Par L’EXPRESS.fr avec AFP, publié le 04/02/2015 /
Les enfants sont en effet majoritairement placés en garde exclusive chez leur mère, selon une étude de l’Insee publiée ce mercredi.
Donner à la mère la garde des enfants reste la norme en cas de séparation. La résidence alternée, elle, reste une faible minorité: elle ne concerne que 15% des enfants, selon une étude de l’Insee publiée ce mercredi. Cette enquête donne, à partir des déclarations fiscales de 2009, un éclairage statistique sur les conditions de vie des 160 000 enfants mineurs qui ont vécu le divorce de leurs parents cette année-là.
La garde alternée reste minoritaire
Premier enseignement: la garde alternée concerne moins d’un enfant de divorcés sur six (15%). 76% d’entre eux sont en effet en résidence exclusive chez leur mère -ce qui ne veut pas dire qu’ils ne voient pas leur père par ailleurs. Les 9% restant sont eux rattachés à leur père. La séparation d’une fratrie reste très rare: elle ne concerne que 5% des cas.
La garde alternée s’est néanmoins fortement développée avec le temps puisqu’elle a doublé depuis 2003, note l’Insee. Ce mode de garde est plus fréquent chez les couples les plus aisés (quatre fois plus que chez les plus bas revenus), note l’Institut, qui met en avant plusieurs raisons:
- la nécessité de pouvoir disposer de « deux logements suffisamment spacieux pour accueillir les enfants »,
- le fait de choisir une solution « qui va à l’encontre de la norme »,
- un rapport « plus distancié » à la justice pour les couples moins aisés.
De gros écarts entre départements
La proportion d’enfants en garde alternée varie fortement d’un département à l’autre. Ainsi, elle concerne plus d’un enfant sur cinq dans l’Aveyron, le Finistère et la Haute-Savoie. Alors qu’elle ne concerne qu’un enfant sur dix ou moins dans le Nord-Pas-de-Calais, les Ardennes, la Meuse ou la Haute-Marne.
Cette disparité géographique pourrait s’expliquer par plusieurs facteurs, selon l’Insee:
- des différences socio-économiques entre départements
- de différences de conditions du marché immobilier
- mais aussi de « possibles pratiques différenciées des tribunaux départementaux »
Enfin, dans la moitié des cas de divorces, une pension alimentaire est versée. Dans la majeure partie des cas, elle est accordée à la mère, lorsque celle-ci a la garde exclusive. Dans ce cas-là, le montant médian de la pension par enfant est de l’ordre de 150 euros mensuels, et dans un cas sur cinq, elle est inférieure à 100 euros.